Les Assises internationales du journalisme se tiennent à Lille les 21, 22, 23 mai 2008 A quoi sert un journaliste ? _ A quoi sert un journaliste en Chine ? A quoi sert un journaliste sous le règne de l’immédiat numérique ? A quoi sert un journaliste sportif devant un stade où il n’a pas le droit d’entrer ? A quoi sert un localier qui n’a plus d’autres confrères sur sa contrée ? A quoi sert un journaliste qui a perdu la confiance du public ? A quoi sert un journaliste au chômage ? A quoi sert un journaliste qui ne s’interroge plus sur son métier ? La liste est longue des questions qui se posent à notre métier. Pas facile d’y répondre. Pas facile d’avancer quand personne ne peut être sûr de ce que sera le journalisme dans 10 ans ! _ Mais au moins pouvons nous commencer par en parler. Prendre le temps de débattre. Débattre entre nous, et avec les citoyens, de ce qui fait le journalisme aujourd’hui. De nos pratiques. De nos doutes. De nos craintes. De nos espoirs aussi. C’est la première fonction des Assises Internationales du Journalisme. Créer le lieu et le moment de l’échange. Prendre le temps, une fois l’an, de nous rencontrer indépendamment de nos agendas, de nos tribus, de nos médias. Pouvons-nous rester les bras ballants quand un citoyen sur deux doute du travail que nous faisons ? Peut-il y avoir une information de qualité quand l’émetteur et le récepteur ne se font plus confiance ? Les débats des premières Assises l’ont bien montré : c’est la question principale ! Pour regagner cette confiance perdue, les pistes se dessinent… Elles seront au cœur de nos discussions dés le 21 mai au matin. Réaffirmer avec force que le journalisme est un métier. Qu’il est le seul à même de garantir la qualité d’une information. Ne pas craindre de dire qu’entre Google et Wikipédia, il y a place, plus que jamais, pour le journalisme ! Mais à la condition bien sur de savoir nous remettre en cause. Casser ce qui est trop souvent ressenti comme de l’arrogance pour nouer avec nos publics un débat transparent sur les faiblesses et les vertus de ce métier. Nos combats n’ont de sens que si les citoyens sont assurés qu’ils en seront les premiers bénéficiaires. L’indépendance des rédactions. La protection des sources. La précarisation. Le temps rogné sur l’enquête et la vérification des faits. Tous ces thèmes majeurs ne peuvent être résumés à des conflits entre salariés et employeurs. Ils conditionnent la qualité de notre démocratie. Au risque d’une Lapalissade : pour qu’un média existe, il faut un éditeur, des journalistes et un public pour le lire, l’écouter ou le regarder. C’est sur la qualité de ce trépied qu’il convient de progresser. C’est sur ce principe que nous voulons convier à Lille, les 21, 22 et 23 mai 2008, ces trois acteurs. Parce que nous trouverons ensemble. Ou nous ne trouverons rien. Jérôme Bouvier _ Journalisme et Citoyenneté