Remise des diplômes. Au fond, de gauche à droite, François Longérinas et les membres du jury : Yannick Picard (Moto magazine), Lin Guillou (L’Humanité), Jean-Paul Geai (Que choisir ?), Patricia Citaire et Christophe Bazire (La Tribune). A l’issue des délibérations, Lin Guillou, président du jury et secrétaire général de l’Humanité, s’est adressé aux stagiaires : « L’information principale que vous retiendrez ce soir, c’est que vos efforts de neuf mois n’auront pas été vains : l’ensemble de la promotion 2010 des secrétaires de rédaction bimédia verra sa formation validée par la certification. Quelques mots sur le groupe : de l’avis de l’équipe de l’école, il s’agissait cette année d’un groupe assez homogène, avec une diversité bien-sûr liée au parcours de chacune et de chacun, mais soudé et « travailleur ». « Un peu bavard » nous a-t-on dit et nous l’avons vérifié dans certains entretiens… Depuis l’an dernier, nous ne donnons plus à chacun une « mention », car nous nous sommes aperçu qu’outre la difficulté de l’exercice, cela n’avait pas grand sens, le diplôme étant le diplôme professionnel validant la formation. _ Mais nous n’avons pas voulu nous en tenir à une simple validation administrative et donc retenu l’idée de vous faire connaître notre opinion, qui s’est forgée sur l’entretien mais aussi sur les éléments de bilan de votre stage pratique – « épreuve de vérité » nous ont dit nombre d’entre vous-, les évaluations de l’année de l’équipe et l’avis de votre responsable pédagogique. Nous sommes donc convenus de marquer cette opinion en relevant le travail effectué et le niveau confirmé par le stage pratique de : Caroline Six, Cindy Roudier, Jérémy Davis, Laurent Garré et Thierry Lepin. A ces noms, nous avons voulu ajouter celui de Caroline Eveillard, à qui nous adressons nos encouragements pour une reconversion cohérente et réussie, comme son stage l’a confirmé. Nous voulons dire aussi un mot de Lise Michaud. Vous le savez, les problèmes de santé qu’elle a rencontrés ne sont pas sans effets sur ses possibilités de travail, de progression, d’intégration à un groupe. Mais elle a aussi, comme vous tous, fourni des efforts qui lui permettent aujourd’hui de faire valoir une maîtrise particulièrement remarquée – à l’EMI comme en stage – dans le domaine des techniques de la correction. Nous l’invitons donc à s’orienter plus particulièrement dans cette voie. Quelques mots enfin sur ce qui vous attend désormais. _ Vous entrez dans une profession souvent mal connue, dans un contexte économique difficile et dans une activité en plein bouleversement. _ Combien y-aura-t-il de journaux papiers quotidiens et magazines dans 5, 10, 15 ans ? _ Pourra-t-on encore parler de ces informations « étendues et exactes » que Jaurès rêvait de délivrer afin de « donner à toutes les intelligences libres, le moyen de comprendre et de juger par elles – mêmes les événements du monde » ? _ Si nous sommes ici ce soir, c’est que nous apportons une réponse positive à cette question. _ Sans doute la place de l’écrit « papier » va-t-elle encore évoluer. Sans doute l’écrit sur le Web prendra-t-il une place accrue… mais le fond de la question n’est pas là. Il est, selon moi, de savoir si nous serons capables de préserver, de développer la capacité de chaque être humain à penser par lui-même ; et cela suppose, nous le savons, un pluralisme de l’information, vérifiée, confrontée, mise en débat. De l’information « mise en forme », « écrite », « éditée » comme nous disons, de telle manière que prenne à chacun l’envie de la connaître, de se l’approprier. _ Cela veut dire que notre métier, celui dans lequel vous entrez, a de l’avenir. _ Car nous sommes à la fois le premier lecteur – détaché de la production de l’information telle qu’on a été la chercher – mais responsable de sa véracité pour autant qu’elle puisse être vérifiée. Responsable de sa mise en forme écrite, accompagnée des éléments qui l’enrichissent, photo sur le papier, photo, son, vidéo si l’on est sur le web et donc « passeur » vers les lecteurs que le support cherche à conquérir. _ Lourde responsabilité mais vrai défi, enthousiasmant si l’on y consacre toute son énergie. Un bon SR est un journaliste curieux, rigoureux, disponible, modeste, au carrefour d’une équipe. Nous vous souhaitons de réussir dans cette voie. »